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NOTRE DÉMARCHE

lE PROCESSUS

Étape 1

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Comprendre la proposition du gouvernement et les réactions provoquées dans l’arène publique

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Le discours d’Emmanuel Macron à Ouagadougou a ravivé une controverse qui existait déjà depuis longtemps. Notre premier travail a été de détailler les réactions provoquées par ce discours  dans les articles de presse, dans les forums, les communiqué de presse… Ensuite il s’est agi de lire le rapport Sarr-Savoy, incontournable puisqu’il propose une solution de restitution très détaillée et qui fut rédigé à la demande d’Emmanuel Macron. Nous réalisons à quel point notre sujet de controverse est présent sur la scène médiatique. Il constitue un sujet central dans l’agenda diplomatique des pays concernés et il a provoqué des réactions extrêmement hétérogènes dans les milieux académiques, juridiques, journalistiques.

 

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Étape 2

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Déceler le bagage historique des restitutions

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Il fallait ensuite entamer des lectures juridiques retraçant l’historique des lois autour des objets demandés. Les solutions apportées jusqu’alors aux demandes de restitution n’ont pas la même teneur que celles qui sont évoquées dans le rapport. Alors, peut-on parler de restitutions qui ont eu lieu par le passé ? Le choix du terme “restituer” est ambigu et n’a rien d’anodin. De nombreux objets qui ont déjà été demandés ont déjà été remis sous diverses formes mais ils n’ont jamais été restitués à proprement parler dans le sens où il s’agit souvent de prêts ou d’échanges, en dehors du cas très particulier des restes humains. Le passé colonial et l’histoire de chaque objet est une clé indispensable pour comprendre ce qui motive les demandes et les processus de restitutions. L’histoire des objets ainsi que des demandes passées est au coeur du processus actuel de restitution.

Étape 3

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Étudier la valeur patrimoniale des ”objets à restituer”

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On ne parle pas de n’importe quels objets. Les objets réclamés sont exposés dans des musées et considérés comme faisant partie d’une patrimoine humain et culturel très important. Le statut si particulier de ces objets va alimenter le débat sous plusieurs formes. Doit-on protéger ces objets au nom de cette valeur patrimoniale quitte à ne pas les restituer ? Doit-on garantir que le plus grand nombre ait accès à ces biens ? Quelle narration doit accompagner leur exposition si exposition il y a ? On s'aperçoit que le rôle des historiens de l’art et des collectionneurs, moins médiatisés au premier abord a toute son importance dans cette controverse. Leurs propos nous apportent un regard nouveau sur notre sujet d’enquête.

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Étape 4

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Examiner les solutions qui sont proposées pour ces objets

 

La pièce maîtresse des solutions proposées est sans aucun doute le rapport Sarr-Savoy. Ses auteurs ont élaboré le scénario le plus détaillé du processus de restitution. Nombreux sont les acteurs qui ne tranchent pas aussi clairement qu’eux. Les solutions qu’ils proposent sont souvent plus évasives et leurs réflexions se positionnent souvent vis-à-vis du rapport. Certains refusent même de se positionner en faveur ou contre la restitution, tant sa mise en oeuvre est complexe et changeante en fonction de chaque objet et de chaque pays concerné.  

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Etape 5

 

Cartographie des acteurs mobilisés

 

A partir de cette vision globale de la controverse nous avons pu identifier les principaux acteurs mobilisés autour de la question et les savoirs spécialisés mis en œuvre pour répondre aux différentes problématiques que posait un tel sujet. Dans le débat autour de la restitution des biens culturels par la France à l’Afrique coexistaient ainsi les voix d’historiens, d’anthropologues, de juristes, d’ethnologues, d’historiens de l’art, d’artistes, de philosophes, de sociologues, d’avocats ou de civils…Afin démêler les arguments de chacun et comprendre de quelle manière ils se rattachaient tous respectivement à cette question, il s’agissait ainsi, à cette étape de notre enquête, de cartographier leur position en analysant les preuves qui structuraient leur discours et les éléments à partir desquels ils se fondaient pour construire leur propre objectivité.

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Etape 6

 

Cartographie de la controverse

 

La cartographie des différents acteurs engagés dans la controverse autour de la restitution des biens culturels, nous a ainsi permis de faire émerger quatre positions principales différentes qui renvoyaient à quatre manières d’envisager la question et constituaient quatre dimensions toutes sources de nombreux désaccords :

 

  • La restitution c’est définir la valeur et le statut de ces biens culturels

  • La restitution c’est délimiter la place de ces objets

  • La restitution c’est déterminer ses conditions

  • La restitution c’est donner un sens à une telle entreprise

 

Au travers de ces grandes notions, nous avons ensuite pu éclaircir la situation des acteurs dans la controverse et ce qui se jouait au sein de celle-ci : souci d’authenticité, circulation du patrimoine, questions de catégorisation ou encore écriture de l’histoire…

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Pour enrichir notre compréhension de la controverse, il nous semblait fondamental d’éclaircir la position de certains acteurs qui ne s’étaient exprimés que très peu sur la question de la restitution mais qui y jouaient pourtant un rôle fondamental. Il apparaissait ainsi primordial de réaliser des entretiens avec Stéphane Martin, le directeur du musée du Quai Branly, ainsi qu’avec des collectionneurs et marchands d’art, qui n’avaient manifesté leur position que de manière très partielle dans la presse et les media. Cependant, malgré nos tentatives réitérées par mail et téléphone pour les rencontrer, nous sommes restés sans réponse.

 

Notre enquête terrain

Evénements

 

De nombreux événements ont eu lieu et ont permis à des chercheurs de confronter leur point de vue et de répondre aux interrogation du public. Nous avons énormément misé sur ce type de débats pour rencontrer des personnes bénéficiant d’une couverture médiatique moins importante mais aussi, pour déceler rapidement les grands noeuds qui structurent cette controverse.

 

Liste des évènements auxquels nous avons participé ou que nous avons pu visionner:

 

  • “Conférence/débat : restitution des biens culturels africains”

Organisé par l’ESMA : Etudiants de Panthéon-Sorbonne pour les mondes africains le 27 février 2019

Le rapport d'observation est disponible ici.

 

  • “Restituer le patrimoine africain débat d’expert, enjeu public, décision politique”

Organisé par l’Association de l'École d’Affaires Publiques à Sciences Po Paris.

 

  • “Conférence-débat: Restitution d’œuvres d’art et enjeux mémoriels : Quelles promesses et challenges pour l’Afrique ?”

Organisé par l’ASPA: l’Association pour Sciences Po Pour l’Afrique le 8 avril 2019 à Sciences Po.

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  • “La nuit des idées à l'Institut National de l’Histoire de l’Art” organisé le 31 janvier 2019.

La retransmission de l’évènement est disponible sur youtube.

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Entretiens

 

 

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  • Entretien téléphonique avec Laurence Auer réalisé par Claudia Leblanc le 27 mars 2019

 

L'équipe

Les enquêteurs

LOUISE
LORRY

Spécialisation :

dimensions juridiques

CLAUDIA
LEBLANC

 

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Spécialisation :

historiens de l’art

MEHDI
CHAIBI

Spécialisation : 

dimension muséographique de la controverse

ERNEST
OYONO

Spécialisation : 

acteurs africains

Les scénographes

VICTOR
BESSE

Scénarisation 

& mise en forme

de l'information

VICTORIA
FREY

Scénarisation 

& mise en forme

de l'information

La Cartographie
des Controverses

Une controverse est une situation dans laquelle intervient un différend entre plusieurs parties qui engagent des savoirs spécialisés et qui ne parviennent pas à imposer des certitudes. Celle-ci est mise en scène devant un tiers et se caractérise notamment par un enchevêtrement d’enjeux variés, des problématiques soulevant à la fois une définition de la technique et du social, et sa dynamique. 

 

L’objectif de l’étude consistait donc à cartographier l’ensemble des positions qui forment une controverse aujourd’hui pour comprendre les différentes problématiques qui s’y jouaient et faire émerger ses points de désaccords.   

 

Pour ce faire, la méthode d’enquête résidait essentiellement dans la description et la situation d’énoncés flottants afin de distinguer les différents acteurs et parties prenantes en présence ainsi que leur position et la manière dont chacun construisait son objectivité. A partir de là, il était ainsi possible de dégager les différentes relations qu’ils entretenaient les uns les autres et la manière dont chacun se rattachait à la controverse.  

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Méthode d'enquête

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